La valorisation d’entreprise en période d’incertitude économique
Depuis trois ans, les chocs se multiplient en Europe. Le virus de la COVID-19, ayant eu des conséquences inédites sur toutes les économies du monde, semble aujourd’hui laisser place à une embellie, tous les indicateurs étant repassés au vert depuis 2021. En effet, d’après le rapport Global M&A Industry Trends : 2022 Mid-Year Update publié par PwC ; plus de 60 000 transactions publiques ont été réalisées en 2021.
Cette confiance nouvellement recouvrée pourrait se révéler trop élevée face à un avenir qui reste encore peu prévisible à l’aube d’une crise énergétique et inflationniste. Dans ce contexte incertain, il devient de plus en plus difficile d’évaluer la valeur présente et future d’une entreprise, posant ainsi la question d’une refonte de l’approche de valorisation des entreprises : des facteurs à prendre en compte jusqu’aux méthodes utilisées.
Quels facteurs prendre en compte lors d’une valorisation d’entreprise en cette période ?
Tout d’abord, en temps de crise, tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière. Comme nous avons pu le voir durant la crise sanitaire, certains secteurs ont été totalement sinistrés, tandis que d’autres ont résisté, voire profité de la crise. Cela étant dit, il devient évident que le premier élément à prendre en compte lors d’une valorisation en temps d’incertitude économique est l’exposition sectorielle de l’entreprise.
Il existe toutefois de grandes disparités au sein d’un même secteur d’activité. Il est donc capital d’analyser la situation de la société en fonction de ses caractéristiques et de sa situation propre. Un audit approfondi est de mise, afin d’établir la réversibilité de l’entreprise, sa propension à absorber le choc subi et à opérer un retour à une stabilisation à court ou moyen terme. Il faudra analyser ses risques et ses opportunités, ses forces et ses faiblesses, son environnement interne et externe, son modèle économique et ses perspectives de rentabilité.
Il est aussi capital d’étudier les effets de l’endettement généré par de possibles aides d’État sur les cash-flow afin d’établir si la situation financière de l’entreprise est viable sur le long terme. De même, sur les postes bilanciels, l’évaluateur doit analyser avec précision l’impact de la crise sur la dépréciation des actifs et du goodwill éventuel. Enfin, concernant les projections financières, étant donné le caractère durable et incertain des crises, il est nécessaire d’établir plusieurs scénarios plus ou moins optimistes afin de voir comment évoluent les cash-flow sur le long terme.
L’évolution des méthodes d’évaluation en période de crise
Pour l’évaluation d’une entreprise, deux grandes familles de valorisation sont généralement privilégiées : les approches par le marché (à travers les multiples transactionnels), et les approches intrinsèques (actualisation des flux de trésorerie futurs, valorisation du patrimoine).
Dans la mesure où chaque crise est différente (origine, amplitude, durée) et engendre une réaction singulière, il n’existe pas, ou très peu, de références pertinentes en matière de valorisation sur le marché des fusions-acquisitions, permettant d’intégrer les effets d’une crise sur les valeurs. Au-delà de la question de la pertinence du multiple transactionnel, se pose également la question critique de la normalisation de l’agrégat à retenir – EBITDA moyen, EBITDA avant impact (EBITDAC), etc. Pour ces raisons, l’application mécanique des approches par le marché ne semble pas répondre de manière suffisante aux enjeux d’évaluation en période d’incertitude.
D’un autre côté, l’approche dite Discounted Cash-Flow (ou DCF) repose sur la construction d’un business plan se basant sur des flux prévisionnels probabilisés, afin de déterminer une valeur d’entreprise basée sur plusieurs scénarios, chacun affecté d’une pondération déterminée en fonction de l’estimation de leur réalisation. En adéquation avec cette approche, un allongement de la période explicite du business plan est pertinent afin d’illustrer, au mieux, les scénarios de la sortie de crise. Le taux d’actualisation à appliquer sur les flux prévisionnels permet d’appréhender le risque de non-réalisation des prévisions, autrement dit appliquer le coût moyen des sources de financement de la société pondéré du capital.
La démarche d’évaluation d’une entreprise dans ces conditions peut donc apparaître comme abscons et d’une grande complexité, c’est pourquoi il semble primordial d’être accompagné par des conseils experts lors de cette démarche.
Faites-vous accompagner
Chaque entreprise doit répondre à des problématiques qui lui sont propres. En différentes étapes de sa vie, il peut être nécessaire de réaliser des évaluations d’actifs, d’actions, de parts sociales ou encore de préjudices. Fort de son équipe de conseillers expérimentés, AURIS Advisory saura être à l’écoute de vos besoins et interrogations, capable de vous assister dans vos démarches de valorisations financières. AURIS Advisory, c’est aussi un accompagnement juste et adapté, à même de gérer l’ensemble de vos problématiques de financement, d’évaluation, de commissariats et de due diligence.