Les SPAC, coquilles vides en quête d’acquisitions
Réelle panacée ou pure folie ? Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company ou une société dédiée spécifiquement à une acquisition) s’introduisent en Bourse et se multiplient sur les marchés financiers, tant aux États-Unis qu’en Europe. Les montants des fonds levés par ces SPAC sont également de plus en plus importants. Et pourtant, ces structures sophistiquées ne réalisent aucune activité opérationnelle. Leur seul objet est l’achat de sociétés privées dans un délai de 2 ans. Est-ce réellement le Saint Graal ? La réponse avec les experts d’AURIS Finance, cabinet spécialisé en fusions-acquisitions.
Les SPAC en pleine explosion
Dédiés aux opérations d’acquisitions, les SPAC sont, depuis leur apparition en 1993 aux États-Unis, des structures soutenues par des experts qui apportent leur savoir-faire dans la recherche de sociétés cibles. Quant aux actionnaires, ils donnent également leur opinion sur le choix de l’entreprise à acheter. Si aucune opération de rachat n’est effectuée dans le délai imparti, les capitaux sont reversés aux actionnaires, frais d’introduction en Bourse déduits. Un mécanisme qui peut sembler intéressant sur le papier. D’ailleurs, selon SPAC Research, en 2020, pas moins de 83 milliards de dollars ont été levés par les SPAC outre-Atlantique, soit 45 % des fonds issus des introductions en Bourse. Et, sur les quatre premiers mois de cette année, 306 SPAC ont vu le jour à Wall Street. Un chiffre considérable comparé aux 248 SPAC apparus sur l’ensemble de l’année 2020.
De nombreux SPAC en France
Au sein de l’Hexagone, c’est en 2016 que le premier SPAC (Mediawan) cofondé par Xavier Niel, fondateur d’Iliad, est arrivé sur Euronext et il est, depuis, devenu l’un des plus importants studios indépendants européens de contenus audiovisuels. Plus récemment, Accor a lancé un SPAC Accor Acquisition Company (AAC) dans le domaine de l’évènementiel et de la restauration et levé ainsi 300 millions d’euros. Il faut savoir que ces structures obéissent à des règles que l’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers) prend soin de surveiller, à l’instar du « mécanisme de restitution des fonds investis placés sous séquestre au terme du délai prévu pour réaliser une première acquisition (IBC) ».
De réelles performances ?
Certains SPAC affichent des performances à 3 chiffres. De quoi faire rêver tout investisseur. Cependant est-ce l’arbre qui cache la forêt ? Aux États-Unis, plus des ¾ des SPAC n’ont toujours pas encore trouvé leur perle rare à acheter et 10 % des SPAC ont été liquidés, faute d’opération de rachat réalisée. Preuve des difficultés de ces structures, la plupart des SPAC sont actuellement cotés sous leur niveau d’introduction en Bourse. En outre, le risque de ce mécanisme est de se retrouver face à des sociétés à acheter valorisées très cher. Il faut dire qu’avec la multiplication des opérations de fusions-acquisitions, les prix des sociétés à vendre grimpent et il est de plus en plus difficile de dénicher une entreprise à fort potentiel et avec une valorisation attractive.
Un mécanisme à la portée de tous ?
Lors de l’introduction en Bourse, l’opération en général réservée aux investisseurs dits qualifiés, c’est-à-dire à ceux considérés comme ayant déjà une certaine expérience sur les marchés financiers. Il s’agit donc principalement d’institutionnels ou de professionnels des marchés. D’ailleurs, le ticket d’entrée est bien souvent supérieur au million d’euros. Ensuite, sur le marché secondaire, les actions s’échangent à des prix accessibles à tous. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le temps est précieux pour trouver la société cible et qu’il faut être très prudent avant de se laisser séduire par les SPAC. Du côté des entreprises qui souhaiteraient utiliser ce type de mécanisme pour effectuer des opérations de rachats, il est important de bien analyser les tenants et aboutissants des SPAC. Les équipes d’AURIS Advisory peuvent vous accompagner tout au long du processus.