Prêt Garanti par l’État (PGE) : un an après, le bilan
Le 25 mars 2021, le Prêt Garanti par l’État (PGE) soufflait sa première bougie
Voici donc un peu plus d’un an que cette mesure phare du dispositif de soutien à destination des entreprises a été mise en place par Bercy. Depuis cette date, le PGE a été prolongé et les modalités de remboursement assouplies, afin d’aider les entreprises à surmonter les impacts de la crise sanitaire. Quelles sont les prérogatives qui incombent aux entreprises qui ont souscrit à un PGE ? Combien d’entre elles en ont bénéficié ?
134 milliards d’euros
Tel est le montant global de Prêts Garantis par l’État accordé par les établissements bancaires aux entreprises entre les mois de mars 2020 et mars 2021, selon les chiffres avancés par la Fédération bancaire française (FBF), à partir des données agrégées de la Banque de France. Au total, ce sont près de 668 000 entreprises et professionnels qui ont fait appel à ce dispositif. Un chiffre qui pourrait encore s’allonger, puisque la souscription au PGE a été prolongée et les entreprises ont désormais la possibilité de contracter un prêt jusqu’au 30 juin 2021, au lieu du 30 décembre 2020 tel que prévu initialement.
Un taux de refus en deçà des 3 %
Dans le volume global de demandes enregistrées par les banques, les entreprises de petites tailles restent surreprésentées, avec des montants moyens empruntés qui s’établissent à 91 000 euros. Pour ces petites entreprises, l’emprunt contracté bénéficie d’une garantie publique à hauteur de 90 %, contre 80 % pour les entreprises de taille intermédiaire et 70 % pour les très grandes entreprises. Le montant du prêt peut atteindre jusqu’à trois mois de chiffre d’affaires 2019 ou deux années de masse salariale pour les entreprises innovantes créées depuis le 1er janvier 2019. À noter, toujours selon les informations livrées par la FBF, les refus sont rares : sur les demandes éligibles, le taux de refus s’établit à 2,8 %.
Deux années pour commencer à opérer un remboursement
En date du 14 janvier 2021, Bercy et la Fédération Bancaire Française ont convenu que « toutes les entreprises qui le souhaitent, quelles que soient leur activité et leur taille ont le droit d’obtenir un différé supplémentaire pour commencer à rembourser leur prêt garanti par l’État ». Concrètement, cela signifie que les entreprises ayant fait une demande en 2020 pourront attendre 2022 pour commencer à rembourser le prêt. Ainsi, quelques mois avant la date anniversaire du PGE, le chef d’entreprise peut décider de rembourser immédiatement son prêt, de l’amortir sur un à cinq ans supplémentaires ou de mixer les deux. Les petites et moyennes entreprises souhaitant étaler le remboursement de leur PGE bénéficient taux bancaires négociés avec les banques françaises compris entre 1 et 2,5 %, garantie de l’État compris.
Une estimation du taux de défaut en hausse
Pour la plupart des entreprises ayant contracté un PGE, les remboursements devraient ainsi débuter fin 2021 voire début 2022. Difficile donc d’anticiper le réel taux de défaut à venir. Néanmoins, si Bpifrance estimait initialement le taux de défaut entre 4,5 et 6,6 %, la banque publique d’investissement vient de revoir ce taux de défaut à la hausse, l’estimant désormais dans une fourchette comprise entre 5,5 et 7,5 %. Dans le même temps, la confédération des PME a mené une enquête auprès de TPE et PME : il apparaît qu’environ 100 000 entreprises (soit 45% des 220 000 entreprises ayant utilisé leur PGE, sur un total de 630 000 entreprises signataires) doutent de leur capacité à rembourser le prêt garanti par l’État.